Notre argumentaire de campagne V
Et une proposition de notre candidat-président, une ! Faire travailler les profs 50 % de plus, les augmenter de 25 %. Si des profs de maths acceptent, il s’agirait peut-être de ne plus les laisser enseigner leur matière. Hervé Le Tellier
La politique fiscale annoncée par François Hollande va dans le sens contraire à celle choisie par Nicolas Sarkozy depuis 2007. Depuis cinq ans, le Trésor public a reversé aux 925 personnes les plus riches 352 millions d’euros au titre du remboursement du bouclier fiscal, soit 380 000 euros en moyenne par personne. Pour François Hollande, il s’agit de mettre fin à l’indécence. Il propose la création d’un grand impôt sur le revenu par le rapprochement puis la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, laquelle créera le « Prélèvement Progressif sur les Revenus ».
Dans le projet présidentiel rendu public depuis le 22 janvier, François Hollande propose une réforme globale de la fiscalité pour la rendre plus équitable : fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG mais aussi imposition des revenus du capital comme ceux du travail; retour sur les cadeaux fiscaux et les multiples « niches fiscales » accordés depuis 2002 aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises; taux d’imposition différents sur les sociétés (35% pour les grandes, 30% pour les PME, 15% pour les TPE); contribution des plus fortunés à l’effort national de redressement avec la tranche supplémentaire de 45 % pour les revenus compris entre 150 000 euros et 1 million d’euros par part, annulation des allégements de l’ISF votés par la Droite en 2011. 2 mars
Reste le cas des rémunérations indécentes d’une minorité dont font partie, entre autres, les très hauts dirigeants du CAC 40. Le 14 février, la société de conseil Proxinvest révélait qu’ils ont bénéficié, pour 2010, d’une hausse moyenne de 34% de leur rémunération pour un montant moyen de 4,11 millions d’euros, soit plus de 100 fois le Smic annuel. D’où la proposition de prélever 75 % des revenus soumis à l’impôt sur le revenu au-delà du seuil d’un million d’euros (et non les trois quarts de leurs revenus, comme l’affirme faussement l’UMP). Cette proposition est l’équivalent, dans les entreprises privées, de la limitation de l’écart de rémunération de 1 à 20 pour les dirigeants d’entreprises publiques déjà proposée par François Hollande. 2 mars
François Hollande a précisé qu’il supprimerait les dotations de l’État aux partis politiques qui ne respectent pas la loi sur la parité, au lieu des simples pénalités financières prévues aujourd’hui. Précisant sa proposition sur l’égalité salariale, il a affirmé que, s’il était élu, « les grandes entreprises auront un délai d’un an pour se mettre en conformité avec la loi sur l’égalité salariale ». Délai après lequel les entreprises récalcitrantes « se verraient supprimer leurs exonérations de cotisations salariales sur les salariés concernés ».
Les suppressions de postes ? Nicolas Sarkozy les justifie en affirmant que « de 1990 à 2007, le
nombre d’élèves a diminué de 610 000 quand le nombre de professeurs augmentait de 85 000 ».
La réalité de l’école française aujourd’hui, c’est que des élèves sont sortis des chiffres du système scolaire, comme des chômeurs rayés des statistiques . Aussi en dix ans, le taux de scolarisation des enfants de deux ans s’est effondré (de 35% en 2002 à 11% à la rentrée 2011), « retirant » 150 000 élèves des statistiques du Ministère. De plus, avec 5 enseignants pour 100 élèves,la Franceprésente le plus faible taux d’encadrement en primaire des 34 pays de l’OCDE. Et, en cas de réélection de Sarkozy, la situation continuerait de s’aggraver; car, après avoir supprimé
77 000 postes en cinq ans, il promet de supprimer encore 40 000 postes d’ici 2017.
En revanche, silence total sur le primaire ou sur la maternelle alors que le taux de scolarisation des enfants de deux ans s’est effondré, passant les 10 dernières années de 35% à 11%. Rien non plus sur les rythmes scolaires, alors que la généralisation autoritaire de la semaine de 4 jours a encore diminué le nombre de jours passés par les élèves français à l’école. 144 jours seulement d’écoles, cela signifie 221 jours sans école ! C’est le volume annuel le plus faible d’Europe, où la moyenne est de 180.